février 2020
Le dispositif d’annonce a été mis en place pour « permettre aux patients de bénéficier des meilleures conditions d’annonce du diagnostic de leur maladie ». Ce dispositif prévoit des temps de discussion et d’explication de la maladie et du traitement. Il permet d’apporter au patient une information adaptée, progressive et respectueuse.
La mise en place d’un tel dispositif est l’une des conditions transversales de qualité que tout établissement de santé doit appliquer pour être autorisé à traiter le cancer. Afin d’améliorer sa mise en oeuvre, un nouveau guide a été proposé par l’INCa en octobre 2019 avec pour objectifs de d’aider les professionnels dans leur pratique quotidienne et permettre un meilleur accompagnement des patients ainsi qu’une coordination renforcée entre les professionnels.
Le dispositif d’annonce est désormais construit en 5 temps :
Le temps d’annonce de la suspicion d’un cancer est le moment au cours duquel le potentiel diagnostic de cancer est évoqué pour la première fois au patient, par exemple à l’occasion d’un examen clinique, ou devant une image suspecte ou un résultat biologique anormal. Cette annonce a généralement lieu dans un cabinet de ville.
Cette étape fait suite aux examens complémentaires ayant permis l’obtention d’un diagnostic de certitude. Au cours de cette consultation, le médecin confirme le diagnostic de cancer et aborde, lorsque cela est pertinent ou possible, les types de traitement et options thérapeutiques pouvant être envisagés à ce stade et les éléments du pronostic. Cette étape est essentielle.
Cette consultation présente la proposition de la stratégie thérapeutique définie lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Le projet thérapeutique est présenté et expliqué au patient. La décision thérapeutique, comprise et acceptée par le patient, lui sera ensuite remise sous forme d’un programme personnalisé de soins (PPS) lors de cette consultation. Le PPS contient également la liste des contacts utiles pour le patient. Par ailleurs, le médecin peut lors de cette consultation identifier certains besoins en soins de support du patient.
Selon les demandes des patients et la complexité de la pathologie, les temps d’annonce de la confirmation du diagnostic et de proposition thérapeutique peuvent être dissociés ou confondus.
Il offre au patient ou à ses proches la possibilité d’accéder, selon leurs choix, à des soignants (en général un infirmier mais il peut s’agir aussi d’un manipulateur d’électroradiologie médicale). Le soignant écoute le patient afin d’appréhender son niveau d’information, ses préoccupations. Il reformule ce qui a été dit pendant la consultation médicale, informe sur le déroulement des soins, et surtout évalue les besoins du patient en soins de support. Il peut ainsi orienter le patient vers des structures et professionnels compétents, au sein de l’établissement de santé ou en ville (assistant social, psychologue…).
Afin de garantir la continuité et la qualité des soins, il est indispensable que le médecin traitant dispose d’un accès à l’ensemble des informations relatives au diagnostic et à la proposition thérapeutique du patient . Il reste un interlocuteur privilégié du patient et doit être associé au parcours de soins. Le dispositif d’annonce s’appuie ainsi sur un travail de liaison et de coordination entre les différents professionnels concernés.
Lors de cette consultation, le médecin traitant reformule, commente, complète et répond aux interrogations éventuelles du patient et/ou de ses proches, dans la continuité de ce qui a été dit dans l’établissement où le patient est traité.
Le dossier de chaque patient est présenté devant une équipe médicale pluridisciplinaire constituée d’au moins 3 spécialistes différents lors d’une RCP.
Cette réunion permet d’émettre la proposition de traitement la plus adaptée à chaque patient. Cette proposition se base sur les recommandations de bonne pratique et sur la situation personnelle du patient. De nombreux paramètres sont pris en considération : médicaux (type de cancer, stade d’évolution, organe atteint…) ou individuels (âge, état général, antécédents médicaux, contraintes socioprofessionnelles…).
Le compte-rendu de RCP est envoyé au médecin traitant du patient afin d’assurer la continuité des soins et la coordination des acteurs du parcours de soins.
A la suite de la RCP, le médecin informe son patient des traitements proposés et lui remet son PPS.
Établi lors de la RCP, le PPS permet de formaliser la proposition de prise en charge thérapeutique du patient. Il décrit la décision de traitement proposé et la chaîne de soins mise en place autour du patient. Il n’est ni définitif, ni irrévocable et peut être modifié à tout moment selon la manière dont le patient réagit aux différents traitements et selon l’évolution de la maladie.
Ce document est remis et expliqué à chaque patient dans le cadre du dispositif d’annonce au début de sa prise en charge. Il permet également au médecin traitant de pouvoir suivre le parcours de soins et assurer la prise en charge globale de proximité du patient. Le PPS constitue une des conditions transversales de qualité, obligatoires dans le cadre du dispositif d’autorisation des établissements de santé pour la pratique de la cancérologie.
Réglementée depuis 2009, les établissements de soins doivent être autorisés pour traiter les malades atteints de cancer.
Les objectifs de ces traitements sont de :
Ce traitement local permet de confirmer le diagnostic d’un cancer ou de retirer une tumeur localisée. Elle a trois principaux objectifs :
Cet autre traitement local utilise les rayons pour détruire les cellules cancéreuses dans une zone précise. Il existe 3 types de radiothérapie :
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux administré par intraveineuse ou par voir orale. Utilisée dans 75% des cancers, elle permet, contrairement à la chirurgie ou à la radiothérapie, de détruire des cellules atteintes dans l’ensemble du corps.
La chimiothérapie dite adjuvante est utilisée après une chirurgie pour réduire le risque de récidive et détruire les cellules qui n’auraient pas pu être retirées.
Les thérapies ciblées utilisent des médicaments ciblant spécifiquement une protéine ou un mécanisme impliqué dans le développement de la tumeur :
De nouveaux anticancéreux ou de nouvelles associations de traitements connus sont régulièrement testés pour améliorer l’efficacité thérapeutique et les conditions de soin. Les médecins, aidés notamment des Attachés de Recherche Clinique (ARC), participent à la découverte de nouveaux traitements, plus adaptés, mieux ciblés et/ou moins risqués.
Cette recherche clinique est permise grâce aux patients ayant acceptés de participer à des « essais cliniques» lors de la proposition thérapeutique faite au cours de la RCP.
Les soins oncologiques de support viennent en complément des traitements anticancéreux. Ils visent à assurer la meilleure qualité de vie possible aux patients tout au long de la maladie, sur le plan physique, psychologique et social. Les nécessités en soins de support des patients doivent donc être évaluées tôt dans leur parcours de santé afin de rapidement répondre à leurs besoins, voire d’anticiper les demandes.