Qu’elle soit en cours ou à la fin d’un traitement actif contre le cancer, l’activité physique adaptée est un soin oncologique de support. En cette journée mondiale, revenons sur cette notion d’activité physique adaptée et sur sa toute récente « démocratisation ».
Activité physique et cancer : deux notions contradictoires ?
Pour les patients atteints de cancer, maintenir une activité physique améliore l’état de fatigue, la qualité de vie, l’état psychologique et émotionnel, mais également l’observance aux traitements.
Toutefois il convient de distinguer l’activité physique et l’activité physique adaptée :
- L’activité physique : tout mouvement corporel qui produit une augmentation marquée de la dépense énergétique par rapport à la dépense de repos. Elle ne se réduit pas à la seule pratique sportive, elle inclut l’ensemble des activités de la vie quotidienne (tâches domestiques, travail, transports ou loisirs).
- L’activité physique adaptée (APA) est strictement encadrée. Elle fait appel à des professionnels de santé qui exercent sous prescription en lien avec le médecin traitant, dans les établissements de soins, dans des associations ou des clubs sportifs. Un programme d’APA est donc établi selon les objectifs fixés par le médecin, en fonction des besoins du patient et de son état.
L’activité physique, pendant ou après le traitement ?
L’activité physique intervient dans les 3 niveaux de prévention des cancers :
- en prévention primaire, elle permet de limiter l’apparition de la maladie, notamment le cancer colorectal,
- en prévention dite secondaire, l’activité physique adaptée permet de lutter contre les effets indésirables de la maladie et de ses traitements,
- et en prévention tertiaire, l’APA permet de limiter les risques de récidive.
De ce fait, pendant ou après le traitement, la pratique d’une activité physique adaptée, s’il n’y a pas de contre-indication médicale, est tout à fait envisageable.
Vers une réelle démocratisation de l’activité physique adaptée
Une loi visant à démocratiser le sport en France a été définitivement adoptée par l’Assemblée nationale le 24 février 2022 et publiée au Journal officiel, le 2 mars. Voici les principales avancées dans son volet social :
- élargissement de la liste des bénéficiaires : s’ajoutent aux patients traités en affections de longue durée, tous patients atteints de maladies chroniques, présentant des facteurs de risques tels que le surpoids, l’obésité, l’hypertension artérielle, ou en perte d’autonomie,
- élargissement de la liste des prescripteurs : s’ajoutent aux médecins traitants, les médecins spécialistes en prescription initiale et les kinésithérapeutes qui sont en capacité de la renouveler directement,
- création d’un poste de référent « activité physique et sportive » dans tous les établissements et services médico-sociaux (ESMS) qui mettra en œuvre des programmes pour des personnes fragiles ou en situation de handicap,
- Inscription des Maisons Sport-Santé (MSS) dans la loi. Ouvertes depuis 3 ans, les 436 MSS du territoire, dont plus d’une soixantaine en Île-de-France, proposent un dispositif d’accompagnement à l’activité physique s’adressant à tous : personnes en bonne santé, personnes souffrant d’affections de longue durée, personnes souffrant de maladie chronique.