La place de la France en recherche en cancérologie

Le CNCR et FHF Cancer publient un rapport inédit sur l’évaluation de la recherche en cancérologie en France.

Alors que le cancer demeure la 1ère cause de décès chez l’homme en France et la 2nde chez la femme, la pandémie de COVID 19 rappelle l’importance de la recherche médicale dans l’autonomie sanitaire d’une nation. Le rapport commun du CNCR et de FHF Cancer en offre une analyse détaillée, assortie de fiches thématiques ciblées sur les différentes localisations cancéreuses (poumon, sein…). L’évaluation de la recherche en cancérologie montre dans son ensemble une excellence quantitative et qualitative, que ce soit en matière d’essais cliniques ou de publications scientifiques.


La pandémie de COVID 19 rappelle l’importance de la recherche médicale dans l’autonomie sanitaire d’une nation

La recherche biomédicale d’aujourd’hui est le fondement du progrès médical et de l’amélioration des soins de demain. Le cancer reste une priorité de santé publique, étant responsable d’environ 160 000 décès par an en France. En 2018, le cancer a tué 157 000 personnes, ce qui correspond à 430 décès par jour. C’est dans ce contexte que FHF Cancer et le CNCR se sont associés, 10 ans après la mise en place du second Plan cancer, pour mener une étude sur la recherche en cancérologie réalisée en France sur les 10 dernières années. A travers ce partenariat, FHF Cancer et le CNCR tiennent à rappeler l’engagement des établissements publics de santé dans la prise en charge des cancers et de la recherche qui restait à évaluer.

Publications scientifiques : la France au 7ème rang mondial, avec plus de 50 000 publications en cancérologie sur la période 2010-2019

Entre 2010-2014 et 2015-2019, la part de la France au niveau mondial passe de 5,11% à 4,27%, cette diminution étant en partie expliquée par la contribution importante et croissante de la Chine. Cependant, la qualité des publications françaises augmente, avec un Indice de Citation Normalisé (ICN) qui évolue de 1,58 à 2,05 entre les 2 périodes. Cette excellence française concerne les tumeurs solides et les tumeurs liquides (hématologie), avec respectivement 77,5% et 22,5% de la production scientifique. Pour les tumeurs solides, les publications les plus nombreuses par ordre décroissant sont les cancers du sein, les cancers pulmonaires, les tumeurs cérébrales, les cancers de la peau puis les cancers du côlon/rectum. Pour l’hématologie, il s’agit du myélome multiple, des leucémies aigues myéloïdes et de la leucémie lymphoïde chronique.

Essais cliniques : un classement au 3ème rang mondial qui souligne la performance de la recherche française en cancérologie

En France, 3 730 études interventionnelles dans le champ du cancer ont été ouvertes sur la période 2010-2019, quatre fois plus que le nombre d’études observationnelles. La France intervient dans 10% des études interventionnelles cancer au niveau mondial : elle se place ainsi au 3ème rang mondial derrière les États-Unis et la Chine et au 1er rang européen. On observe une modification importante du financement, de plus en plus d’études ayant un financement académique. 60% des études sont multicentriques, illustrant de façon indéniable un réseau actif sur le territoire et au-delà. Les essais les plus nombreux sont par ordre décroissant les études en hématologie, les cancers du sein, le cancer du poumon, le cancer colorectal et le cancer de la peau. 313 796 patients ont été inclus dans les études interventionnelles sur la période étudiée. L’inclusion dans un essai clinique améliore la prise en charge des patients et améliore leur survie. A noter cependant une relative stabilité du nombre d’inclusions des patients dans le temps, avec environ 30 000 patients inclus chaque année.

En parallèle de ce rapport, 25 fiches thématiques ont été réalisées, décrivant le positionnement de la France selon les différentes localisations cancéreuses (sein, poumon, …).

La nécessaire poursuite des priorités nationales dans la recherche en cancérologie

L’évaluation de la recherche en cancérologie montre dans son ensemble une excellence quantitative et qualitative. Le rapport commun du CNCR et de FHF Cancer en offre une analyse détaillée.

Le développement de la stratégie nationale de lutte contre le cancer doit aussi orienter la recherche sur les priorités nationales : prévention, amélioration des connaissances sur les cancers de mauvais pronostic mais aussi lutte contre les séquelles. La mobilisation de l’ensemble des acteurs est nécessaire pour atteindre tous ces objectifs ambitieux.

« Ce rapport souligne la performance de la recherche en oncologie. La France étant notamment numéro 3 mondial dans le nombre d’essais cliniques. Le progrès médical est lié à l’excellence de la recherche française qui s’appuie sur l’engagement très fort de nos établissements de santé et de nos tutelles. Nous devons poursuivre nos actions et porter l’innovation pour l’amélioration de la prise en charge des soins de nos patients sur tout le territoire. » précise le Pr Troussard, président de FHF Cancer

« L’implication des CHU et des CH dans la recherche en cancérologie démontre encore une fois l’utilité de leur positionnement unique, entre recherche fondamentale, recherche clinique et le soin aux patients. L’analyse fournie par le CNCR et la FHF permet de déceler des pistes pour l’orientation de la recherche sur les priorités nationales : prévention, amélioration des connaissances sur les cancers de mauvais pronostic mais aussi lutte contre les séquelles. » explique le Pr Samuel, président du CNCR


Source : Comité National de Coordination de la Recherche

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