À l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes, nous avons décidé de traiter de l’impact du cancer sur leur vie professionnelle et sur les nouvelles solutions développées pour accéder de nouveau à la vie active.
Le cancer des femmes en France
Le Panorama des cancers en France (édition 2021) de l’INCa donne des informations précieuses pour comprendre la situation générale :
- 2e cause de décès chez la femme
- 177 400 nouveaux cas de cancers chez les femmes en 2018 (46% des nouveaux cas)
- les cancers les plus fréquents : sein (33%); colorectal (11%), poumon (8,5%), ce dernier augmentant de 5% par an chez les femmes
- 20 000 nouveaux cas de cancers du sang en métropole (contre 25 000 chez l’homme) en 2018
- diminution globale de la mortalité : -0,7% par an chez la femme (contre-2% chez l’homme)
L’impact sur la vie professionnelle
En janvier 2022, Viavoice a réalisé une étude* sur « les problématiques sociétales des cancers chez la femme » pour l’Institut Curie dont les résultats ont été dévoilés lors de la Journée mondiale contre le cancer.
Plus de la moitié des sondés estiment que les femmes atteintes de cancer ne peuvent pas retrouver la même vie professionnelle qu’avant la maladie. Une impression corroborée par les statistiques : un an après les traitements, une personne atteinte de cancer sur cinq n’a pas repris le travail.
Pour 45 % des personnes interrogées, les inégalités qui découlent des cancers sont d’abord liées aux revenus (salaires, aides sociales…). Les femmes, en général, connaissent déjà une plus forte précarité économique, notamment due à des temps partiels subis, à laquelle s’ajoutent d’autres difficultés de réinsertion.
Selon les sondés, les principaux obstacles au retour à la vie professionnelle pour une femme ayant guéri du cancer seraient :
- le regard des autres et les préjugés (16 %),
- l’incertitude de retrouver sa place d’avant (13 %)
- la pression de la performance (13 %).
Mieux accompagner les femmes dans leur retour vers l’emploi
« L’accompagnement global, couvrant toutes les dimensions de la personne (physique, psychique, socio-économique), plus agiles, centrés sur la réponse à leurs besoins » est inscrit dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 de l’INCa.
Conscients de cet enjeu majeur, certains acteurs ont, d’ores et déjà, planché sur le sujet de la réinsertion professionnelle après la maladie.
- Parmi eux, l’Unité transversale d’éducation thérapeutique (UTEP) de l’Institut Curie propose un accompagnement aux personnes atteintes de cancer, notamment grâce à un atelier développé avec des associations de patients, des patients partenaires et avec le soutien du service interentreprise de santé au travail.
- De plus, l’Institut vient de lancer un tout nouveau projet, en collaboration avec Wecare@Work, qui porte sur les représentations du travail par les professionnels de santé avec un volet d’éducation thérapeutique.
- Wecare@Work est un cabinet RH qui dispose d’une plateforme de solutions pour « ré-concilier maladie et travail ». Parmi elles, il accompagne les entreprises pour favoriser le maintien en emploi, lutter contre la désinsertion professionnelle, notamment. Il propose également aux particuliers en situation de maladie ou de handicap un blog solidaire.
- Enfin, Cancer@Work est le 1er Club d’entreprises dédié au sujet du cancer au travail. Plateforme d’échanges et de partage sur l’intégration de la maladie en entreprise mais aussi incubateur de projets d’innovation économique et sociale, l’association a pour objectif principal de changer le regard de la société et de l’entreprise sur les malades.
Changer de paradigme : miser sur le maintien dans l’emploi
Le point commun des nombreux acteurs c’est leur vision à plus long terme qui mise davantage sur le maintien dans l’emploi que sur le retour à l’emploi. Car, grâce à l’amélioration des soins de support et à l’hospitalisation à domicile, cette possibilité est désormais envisageable.
Par ailleurs, cette vision devrait de plus en plus rencontrer un écho favorable auprès des entreprises engagées dans la démarche RSE, dont le volet social inclut la santé mais aussi la qualité de vie au travail et le bien-être des salariés
* Étude réalisée par Viavoice en ligne, en janvier 2022, auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.