Pertubateurs endocriniens : l’UE se met d’accord

Le Ministère des Solidarités et de la Santé a publié le 4 juillet un communiqué de presse indiquant que les États Membres de l’Union Européenne avaient adopté, après 4 ans de débat, les critères de définition des perturbateurs endocriniens utilisés dans les pesticides. Cette définition est un étape décisive pour pouvoir bannir ces substances chimiques nocives pour la santé et l’environnement mais ne satisfait pas tout le monde…

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

C’est une molécule ayant une structure moléculaire similaire à une hormone naturelle qui en bloque l’action ou interfère avec son fonctionnement (comme le bisphénol-A qui a des propriétés œstrogéniques). Ces perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d’être à l’origine d’une multitude d’affections mais peu d’études permettent d’établir ce lien avec certitude. Ils peuvent en effet agir à très faible dose ou se transmettre d’une génération à l’autre. Parmi les effets soupçonnés, on trouve des atteintes aux systèmes reproducteurs masculin et féminin, des anomalies de développement et des cancers (seins, utérus, ovaires, testicules, prostate).

Une avancée ?

La Commission européenne a annoncé des garanties supplémentaires :

  • l’application immédiate des nouveaux critères aux substances en cours de réévaluation au niveau communautaire ;
  • le lancement d’une stratégie européenne prenant en compte toutes les expositions possibles, notamment dans les jouets, les cosmétiques et les emballages alimentaires ;
  • la mobilisation de 50 millions d’euros complémentaires en faveur de la recherche sur les effets des perturbateurs endocriniens, dès 2018 ;
  • la présentation rapide d’une évaluation de l’efficience de ces critères et de l’effet des exemptions introduites.

Cependant les associations de défense de l’environnement ont émis plusieurs réserves :

  • Les pesticides conçus pour perturber les systèmes endocriniens des insectes ciblés ne sont pas concernés par cette réglementation.
  • Le niveau de preuves de dangerosité exigé par la commission pour un perturbateur endocrinien est inédit.
  • Pas d’échelle graduée de risque “suspecté”, “présumés” et “avérés” demandée par les scientifiques. Le modèle calqué sur celui de l’évaluation des produits cancérigènes retenue par l’Organisation mondiale de la santé n’est pas retenu dans la définition finale. Elle ne permettra pas d’adopter une législation graduée en fonction du niveau de preuve propre à chaque produit.

La France, un des 21 États membres à avoir voté le texte mardi, se réserve le droit d’interdire unilatéralement certaines substances sur son territoire, comme la législation européenne le lui permet. Une procédure très complexe et rarement utilisée.


Sources : Ministère des Solidarités et de la SantéLa DepecheMarianneLe Monde

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