Plan cancer 2014-2019 : l’heure des bilans

La mise en œuvre du 3ème Plan cancer, amorcée en janvier 2014, s’est achevée en 2019. L’INCa présente une série de 3 rapports pour dresser les principales avancées obtenues durant ces 6 années :

  • Plan cancer 2014-2019, 6 années d’actions au service des Français
  • Bilan des actions de réduction des inégalités et des pertes de chance
  • Bilan de la déclinaison territoriale

6 années d'actions au service des Français

Dans ce premier rapport, également disponible en version numérique, l’INCa dresse un premier état des lieux :

  • Aujourd’hui, 3,8 millions de personnes vivent avec ou après un cancer.
  • Entre 2010 et 2018, la baisse du taux de mortalité est de 0,7% pour les femmes et de 2% pour les hommes.

 

La prévention

Avec 4 cancers sur 10 attribuables au mode de vie (tabac, alcool, alimentation, activité physique) et à l’environnement,  la prévention est au cœur de la stratégie de l’INCa. Quelques chiffres :
  • 1,6 millions d’euros investis dans la lutte contre le tabac en 2018
  • 784 000 inscriptions à l’opération Moi(s) sans tabac depuis 2016
  • 1,6 millions de fumeurs en moins entre 2016 et 2018
  • 90% des infections en cause dans les cancers du col de l’utérus seraient évitables grâce à la vaccination contre le HPV
 

En matière de prévention, les actions de l’INCa ont donc porté prioritairement sur :

  • L’information
  • La lutte contre le tabac
  • La réduction de la consommation d’alcool
  • La nutrition et l’activité physique
  • La vaccination contre le HPV
  • Les cancers liés au travail et à l’environnement
 

Le dépistage

Plus un cancer est détecté tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison. Quelques chiffres :
  • 90% des cancers colorectaux peuvent être guéris si détectés tôt
  • 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités avec un test de dépistage réalisé tous les 3 ans
  • 50.3% des femmes participent au dépistage organisé du cancer du sein
  • 32,1% est le taux de participation au programme organisé de dépistage du cancer colorectal

En matière de dépistage, les actions de l’INCa ont porté notamment sur :

  • L’amélioration de l’information sur les programmes de dépistage organisés
  • Un nouveau test plus fiable et performant pour le dépistage du cancer colorectal
  • Un programme rénové pour le dépistage du cancer du sein
  • Une nouvelle organisation des dépistages dans un souci de qualité
  • La mobilisation de la recherche
 

L’innovation

L’INCa met l’innovation au service des patients. Quelques chiffres :
  • 73672 personnes porteuses d’une mutation les prédisposant héréditairement à un cancer ont été identifiées depuis 2003
  • 81000 patients ont bénéficié en 2017 d’un test moléculaire pour la mise en place d’une thérapie ciblée
  • 1/3 de l’activité de chirurgie est réalisée en ambulatoire
  • 103 anticancéreux oraux ont une AMM
  • 60602 patients ont été inclus dans un essai clinique en 2017, soit 45.6% de plus qu’en 2016
  • 227 nouveaux essais cliniques de phase précoce ont été lancés en 2016 soit 58% de plus qu’en 2010

Concernant l’innovation, les actions de l’INCa ont porté notamment sur :

  • Les thérapies ciblées pour un diagnostic plus précis et personnalisé
  • Le développement de l’oncogénétique
  • Le développement de la chimiothérapie orale
  • La progression du recours à l’ambulatoire
  • La radiothérapie
  • La recherche en immunothérapie
  • Les essais cliniques

Le parcours de soins

Le parcours de soins d’une personne atteinte d’un cancer est souvent long et complexe. Fluidifier et personnaliser ce parcours contribuent à l’amélioration de la prise en charge des patients. Quelques chiffres :

  • 40% des malades ont un emploi au moment du diagnostic
  • 44,4% des malades estiment que leur qualité de vie s’est dégradée 5 ans après le diagnostic de cancer
  • 50 organisations ont signé la charte Cancer et emploi (soit 1,4 millions de collaborateurs concernés)
  • 12 types de cancers bénéficient de conditions d’assurance normales moins de 10 ou 5 ans après la fin du protocole thérapeutique

Concernant le parcours de soins, voici quelques actions de l’INCa :

  • L’amélioration du dispositif d’annonce
  • Le développement des soins oncologiques de support
  • La mise en place d’infirmiers “coordonnateurs”
  • Le développement de nouveaux métiers (infirmier en pratique avancée, physicien médical et dosimétriste)
  • La mise à disposition de guides complets et accessibles pour tous
  • Le droit à l’oubli élargi à de nouveaux cancers
  • Une meilleure connaissance des séquelles notamment grâce aux études VICAN
  • Des prothèses mammaires et capillaires mieux remboursées
  • Le maintien et le retour à l’emploi des personnes malades mieux pris en compte

La recherche

Le développement de la recherche est un enjeu essentiel dans la lutte contre le cancer :

  • Plus de 50% du budget de l’INCa est consacré au financement de la recherche
  • 70 millions d’euros par an pour la recherche fondamentale contre le cancer
  • 1601 patients inclus pour les recherches sur l’immunothérapie en 2016

Les actions de l’INCa en matière de recherche :

  • Encourager l’innovation par une meilleure structure de la recherche
  • Des programmes de recherche ambitieux et pluridisciplinaires avec une multiplication des partenariats 
  • Des essais cliniques innovants pour les adultes et les enfants
  • Une recherche constante pour les cancers pédiatriques

Le système de santé

De part ses actions, l’INCa contribue à l’évolution du système de santé. Quelques chiffres : 

  • 75 projets labellisés par les commissions spécialisées “droits des usagers”
  • 11 propositions adoptées à l’issue des premiers Etats généraux sur la prévention des cancers
  • 1700 contributions à la consultation citoyenne sur la lutte contre le cancer
  • 28 membres au Comité de démocratie sanitaire

Les actions de l’INCa

  • L’implication des patients et des citoyens dans la lutte contre les cancers (le Comité de démocratie sanitaire composé pour moitié de patients et de proches, les consultations citoyennes et publiques, les Rencontres de l’INCa…)
  • L’amélioration de l’accès aux soins par un meilleur maillage territorial
  • La lutte contre les inégalités
  • Des données mieux structurées pour un partage d’information plus sûr et plus efficace

Les défis de demain

La prévention

Avec 40% des cancers imputables à des facteurs de risques évitables, la prévention reste un enjeu central : diminuer la consommation d’alcool et de tabac ; mieux prévenir les cancers liés à l’environnement ; améliorer le taux de vaccination HPV ; faire du dépistage un nouveau réflexe santé et personnaliser les parcours ; mettre en place une stratégie globale faisant appel à la mobilisation de tous.

Le parcours de soins

Les défis concernant les parcours de soins vont se concentrer autour des cancers de mauvais pronostic de l’adulte et de l’enfant ; encourager l’accès à l’innovation pour tous ; améliorer les étapes clés du parcours de soins comme l’annonce et la fin de traitement ; assurer un suivi partagé et coordonné entre l’ensemble des acteurs santé, social et médico-social.

La qualité de vie

2 personnes sur 3 souffrent de séquelles cinq ans après un diagnostic de cancer. Préserver leur qualité de vie pendant et après la maladie est un enjeu essentiel : promouvoir des traitements moins nocifs et moins invalidants ; garantir la qualité de vie à distance du cancer ; proposer un accompagnement encore plus adapté à leurs besoins ; limiter les répercussions de la maladie ; garantir les droits des personnes (notamment le droit à l’oubli)

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Bilan des actions de réduction des inégalités et des pertes de chance

« Le cancer touche tout le monde mais il frappe plus durement les personnes défavorisées ». Le Plan cancer avait fait de la réduction des inégalités et des pertes de chance une priorité articulées autour de cinq engagements :

Mieux repérer et comprendre les inégalités à chaque étape d’un parcours

L’observation de la relation entre inégalités sociales et cancer est systématisée dans la construction des systèmes d’information qui permettent le croisement de données de nature plurielle, épidémiologiques, socio-économiques et provenant de sources d’information différentes. De même, des liens ont pu être mis en évidence entre situation sociale et participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein.

De plus, l’INCa a financé 46 projets de recherche et d’intervention pour réduire les inégalités face au cancer.

Enfin, une démarche d’identification des interventions probantes en santé publique permet de capitaliser sur l’expérience et de soutenir la transférabilité des actions prometteuses, que ce soit par une approche généraliste sur les inégalités ou par une approche plus ciblée au profit des populations vulnérables.

Veiller à ce que les politiques de prévention profitent à tous

La notion de vulnérabilité a été intégrée lors de l’élaboration des dispositifs proposés par l’INCa. A titre d’exemple, pour le dépistage organisé du cancer  du col de l’utérus qui est le plus socialement marqué, le cahier des charges a intégré les trois niveaux d’intervention d’une politique équitable de dépistage : 1/un suivi de l’ensemble des femmes relevant du dispositif ; 2/une mobilisation renforcée des partenaires du dépistage organisé auprès des populations les moins impliquées ; 3/des actions spécifiques pour améliorer l’accès des populations les plus vulnérables et les plus éloignées du système de santé.

Pour la prévention du cancer du col de l’utérus, la vaccination HPV est l’arme la plus efficace. Afin d’améliorer le taux de couverture vaccinale, les prescripteurs, les autres professionnels de santé et le grand public ont fait l’objet de plusieurs communications ciblées.

Le tabagisme, fort marqueur social, a fait l’objet de multiples appels à projets afin de réduire les inégalités face au cancer. Parmi ceux-ci, citons, TABACAP (Prévention du tabagisme auprès des personnes en situation de handicap par le développement de leurs compétences psychosociales) ou le déploiement de l’intervention TABADO pour l’accompagnement à l’arrêt du tabac chez les jeunes en lycées professionnels et centres de formation des apprentis. 

Adapter l’information pour améliorer le parcours de soins est un autre axe pour réduire les inégalités. Les outils d’information des patients de l’INCa (sites internet et guides) ont été refondus afin d’être plus attractifs, plus lisibles et ainsi faciliter l’accès à l’information. Le développement de documents multilingues participe à cette accessibilité.

Tenir compte de la vulnérabilité dans les parcours et de l’offre de soins

  • Des critères relatifs à la vulnérabilité des patients intégrés dans les propositions d’évolution du dispositif d’autorisations de traitement du cancer.
  • L’évolution du dispositif d’annonce intégrant les professionnels de santé de premier recours et la mobilisation de ressources spécifiques, pour une meilleure information des patients, notamment les plus vulnérables.
  • Un renforcement de l’accessibilité et de l’offre de soins oncologiques de support, pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer.
  • L’accompagnement des populations plus fragiles repose sur deux dimensions : l’accès facilité aux soins et l’accompagnement en période de traitement.
 

Garantir un accès plus égalitaire et plus large à l’innovation et aux essais cliniques

Le développement de l’accès aux essais cliniques en faveur des personnes les plus vulnérables a notamment reposé sur des stratégies de renforcement de moyens, de mutualisation et d’organisation des équipes avec le développement de réseaux interrégionaux de recherche d’essais thérapeutiques. Des programmes spécifiques ont été déployés pour les patients en échec thérapeutique et pour les enfants et adolescents.

L’accès précoce au médicament pour lutter contre les pertes de chance est favorisé par les recommandations temporaires d’utilisation délivrées par l’ANSM et la stratégie d’anticipation de l’INCa pour l’arrivée de nouvelles thérapies.

Éviter que les conséquences économiques et sociales de la maladie n’aggravent les inégalités

Le guide “Démarches sociales et cancer” actualisé en 2018 avec le soutien de la Ligue contre le cancer, fait le point sur les droits de la personne malade pendant l’hospitalisation ; la prise en charge financière de la maladie ; les interlocuteurs administratifs ; les revenus pendant un arrêt de travail et le retour à l’emploi ; les congés d’accompagnement proposés aux proches. Les informations relatives aux prêts bancaires et assurances y sont également abordées, dans le cadre du « droit à l’oubli ».

L’amélioration des remboursements permet de réduire les restes à charge avec par exemple la prise en charge des prothèses capillaires depuis avril 2019.

La convention AERAS instaure un “droit à l’oubli”,  un délai au-delà duquel les demandeurs d’assurance ayant un antécédent de cancer n’auront plus à le déclarer.

Emploi et scolarité : mise en place de dispositifs de soutien pour ne pas renforcer “la double peine”. La charte “Cancer et emploi” vise à améliorer l’accompagnement des personnes malades. Afin de permettre à chaque enfant de bénéficier d’une scolarité satisfaisante, les conditions d’accueil dans les établissements peuvent être adaptées. Quand la scolarisation en établissement n’est plus possible, une convention a été élaborée avec le CNED (Centre national d’enseignement à distance).

Un accompagnement spécifique des territoires d’outre-mer pour le déploiement du Plan Cancer 2014-2019

Les conditions sociales sont généralement plus défavorables dans les territoires ultramarins, des feuilles de route spécifiques ont été mises en place.

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Bilan de la déclinaison territoriale

La déclinaison régionale de la politique de lutte contre le cancer

Le bilan issu des deux premiers Plans cancer est plutôt mitigé au regard de l’articulation avec les pilotes régionaux. Même si le Plan 2009-2013 avait cherché à associer l’échelon régional dans sa mise en œuvre, le contexte peu favorable peut expliquer une partie de ce bilan : outre la création des ARS (2010), sont intervenus en cours de mise en oeuvre du Plan l’élaboration des projets régionaux de santé (2011), la formalisation de la nouvelle stratégie nationale de santé (2013), ou encore le projet de loi de modernisation du système de santé (2015). La multitude d’interlocuteurs locaux n’a fait qu’accentuer les difficultés rencontrées.

L’élaboration du Plan cancer 2014-2019 a tenu compte de ces écueils lors de son élaboration : une méthodologie de construction du Plan associant les ARS, l’implication des acteurs régionaux à sa mise en œuvre.

L’organisation du pilotage et de la gouvernance du Plan cancer en lien avec les ARS

Le Plan cancer 2014-2019 s’est attaché à préciser le cadre de l’articulation régionale du Plan, dans la mesure où il était désormais clairement établi que les agences régionales de santé (ARS) étaient responsables de la déclinaison du Plan dans leur région pour les actions dont elles sont pilotes ou partenaires, en tenant compte des spécificités de leurs territoires. Le dispositif de gouvernance du Plan a alors inclus les ARS dans son pilotage et son suivi.

Le bilan du Plan cancer 2014-2019 en région

Le rapport dresse enfin un bilan des différentes actions en région initiées par le Plan cancer.

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