L’INCa, en lien avec le ministère des Solidarités et de la Santé, lancera dès le 23 septembre une nouvelle campagne d’information sur le dépistage des cancers du sein. Cette campagne nationale a pour principaux objectifs de transmettre aux femmes toutes les informations dont elles ont besoin afin de leur permettre de décider de leur participation à ce dépistage.
Porter a la connaissance des femmes une information claire et accessible et leur permettre de faire un choix en connaissance de cause
Cette nouvelle campagne d’information nationale, en cohérence avec les actions déjà réalisées dans le cadre du plan de rénovation du dépistage organisé du cancer du sein, répond à la demande des femmes, exprimées lors de la concertation citoyenne conduite en 2015, de disposer d’une information claire, accessible et documentée pour comprendre les enjeux du dépistage des cancers du sein. Aussi, des éléments très pratiques comme les modalités du dépistage, les examens réalisés, la fréquence mais aussi des points plus spécifiques sur les bénéfices et les limites du dépistage seront rappelés et clarifiés. Les femmes seront également invitées à échanger sur ce sujet avec leur médecin pour les accompagner dans leur réflexion.
Un dispositif qui permet aux femmes de partager les informations utiles à leur santé
La campagne d’information s’appuie sur un film diffusé dimanche 23 septembre, sur France 2, après le journal de 20h, dans un format événementiel de 2 minutes.
Ce film délivre une première information et répond aux principales questions que se posent les femmes, renvoie vers des sources plus complètes de l’Institut et se conclut par la recommandation de participation des autorités de santé.
La diffusion du film est soutenue par un dispositif de médiatisation sur le digital et les réseaux sociaux, du 24 septembre au 14 octobre. Pour en favoriser le partage, des extraits, portant sur une question spécifique, sont proposés. Des informations « à savoir », « idée reçue » extraites de l’outil web « cancersdusein.e-cancer.fr » sont également relayées.
Ce dispositif donne la possibilité aux femmes de partager le sujet sur leurs propres réseaux ; c’est également l’opportunité, notamment pour celles qui s’interrogent sur ce dépistage, d’échanger avec leur entourage proche (amies, sœurs, mères, conjoint(e)), de confier leurs doutes ou leurs questionnements mais également de trouver des éléments de réponse auprès des femmes participants au dépistage.
Savoir, c’est pouvoir agir : permettre à chacun d’exercer sa liberté d’information
La campagne d’information nationale sur le dépistage des cancers du sein reprend les partis pris du nouveau territoire de communication grand public de l’Institut, révélé par la campagne diffusée en mai 2018 sur les deux premiers facteurs de risque évitables de cancers que sont l’alcool et le tabac signées : « Savoir, c’est pouvoir agir ».
Cette signature exprime l’objectif de l’Institut de porter à la connaissance de chacun des informations objectives et essentielles à la compréhension des enjeux, que ce soit sur le dépistage des cancers ou leur prévention. En délivrant au grand public une information utile, neutre et facilement appropriable, l’Institut permet à chacun d’exercer pleinement son libre arbitre.
Ainsi, quel que soit le sujet traité, l’information diffusée est factuelle afin que chacun puisse se l’approprier, la relayer ou encore la partager pour qu’in fine elle devienne un levier d’action.
Les chiffres et informations clés sur le dépistage et le cancer du sein
Le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Chaque année, 59 000 nouveaux cas sont détectés et près de 12 000 femmes en décèdent.
L’objectif du dépistage est de pouvoir diagnostiquer un cancer à un stade précoce, même s’il ne produit pas encore de symptômes, pour favoriser les chances de guérison. Dans ce cas, les traitements dispensés et les séquelles sont moins lourds que lors d’une détection à un stade avancé et les chances de guérison plus importantes. Aussi, cinq ans après le diagnostic, 99 femmes sur 100 sont toujours en vie lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce ; elles ne sont que 26 sur 100 lorsque qu’il est détecté à un stade avancé.
Par ailleurs, chaque année, plus de 10 000 cancers agressifs peuvent être soignés plus tôt grâce au dépistage.
Le dépistage du cancer du sein concerne plus de 10 millions de femmes. Il s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteurs de risque autre que l’âge ni de symptômes. Il garantit notamment un accès égal au dépistage sur l’ensemble du territoire et une qualité élevée.
En 2017, seules 49,9 % d’entre elles ont répondu positivement à l’invitation qui leur a été faite.
Un taux bien en deçà du seuil de 70 % de participation préconisé dans le référentiel européen (European Communities, European guidelines for quality assurance in breast cancer screening and diagnosis, 4e édition – 2006), et qui confirme la baisse amorcée en 2015 et 2016.
Le dépistage individuel, ne bénéficiant pas de l’encadrement et de l’évaluation du dépistage organisé, atteint près de 10 % dans la population cible (On appelle « dépistage individuel » la démarche proposée à la population cible dans le cadre de la relation entre un patient et son médecin vs l’invitation adressée tous les deux ans par les pouvoirs publics. Ce dépistage ne bénéficie pas de la prise en charge à 100 % ni de la seconde lecture).
En pratique
Tous les deux ans, les femmes de 50 à 74 ans reçoivent un courrier les invitant à réaliser le dépistage accompagné d’un document d’information. Celui-ci se pratique dans un cabinet de radiologie agréé (une liste est communiquée avec l’invitation) ; il consiste en une mammographie et un examen clinique des seins (palpation).
Le jour de l’examen, le radiologue délivre un premier résultat :
- si celui-ci ne détecte aucune anomalie, la mammographie est relue par un autre radiologue. Ce second avis appelé « seconde lecture » est un gage de qualité du dépistage organisé : en effet, parmi les cancers détectés par le dépistage, environ 6 % le sont grâce à cette seconde lecture. Le résultat définitif est communiqué dans un délai maximum de quinze jours ;
- si une anomalie est détectée, le radiologue peut réaliser immédiatement une échographie ou prescrire d’autres examens afin d’en déterminer la nature. Sur 1 000 femmes qui réalisent le dépistage, 7 d’entre elles auront un diagnostic de cancer du sein. Chacune de ces femmes sera alors orientée par son médecin vers une équipe pluridisciplinaire spécialisée pour un accompagnement personnalisé.
L’examen de dépistage (mammographie et examen clinique) ne nécessite pas d’avance de frais ; il est directement pris en charge par les régimes d’assurance maladie. Dans le cas d’examens complémentaires demandés par le radiologue, ceux-ci sont pris en charge dans les conditions habituelles de remboursements.
Comme tout examen médical, le dépistage présente des bénéfices mais aussi des limites qu’il convient de porter à la connaissance des femmes afin qu’elles fassent le choix de leur participation en disposant de toutes les informations utiles. L’ensemble de ces points sont détaillés dans le livret d’information ou sur la plateforme web dédiée.
Les autorités de santé nationales recommandent la réalisation de ce dépistage tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans sans facteur de risque particulier. Cette recommandation s’appuie sur des études scientifiques internationales qui montrent les bénéfices du dépistage du cancer du sein. Un programme de dépistage similaire au programme français est mené dans 25 pays européens (« Cancer screening recommendations: an international comparison of high income countries », Ebell et al. Public Health Reviews, 2018).
L’ensemble des ressources disponibles
Pour favoriser l’accès à l’information, l’Institut national du cancer déploie l’information sous différents formats, du plus synthétique au plus complet : un dépliant, un livret téléchargeable et une plateforme web incluant vidéos, animation, chiffres clés…
Source : INCa