Selon une étude publiée par The Journal of Infectious Diseases, l’Australie serait en passe d’éradiquer le cancer du col de l’utérus. Grâce à des campagnes de vaccination lancée gratuitement auprès des filles et des garçons depuis 2007, les scientifiques prévoient un déclin total du Human Papilloma Virus (HPV) d’ici 30 à 40 ans. Rappelons que le HPV est à l’origine de notamment 99,9% des tumeurs du col utérin et de 90% des tumeurs de l’anus. Il a également une forte responsabilité dans l’apparition de tumeurs au niveau du vagin (65%), de la vulve (50%) et du pénis (35%). Avec une couverture vaccinale de 78%, l’incidence des contaminations par HPV chez les jeunes femmes entre 18 et 24 ans est passée en 10 ans de 22,7% à 1%.
La France à la traîne
Dans les pays ayant organisé des campagnes similaires, la couverture vaccinale contre le HPV est également très élevée (87% pour le Portugal, 86% pour le Royaume-Uni et 80% pour la Suède). Malheureusement, la situation est très loin d’être similaire en France avec une couverture de seulement 17%. La polémique sur le Gardasil explique sans doute en grande partie ce faible taux. En effet, des rumeurs associant ce vaccin à un risque de développer des maladies auto-immunes (notamment des scléroses en plaques) se sont largement répandues. Des plaintes -aujourd’hui classées sans suite- avaient été déposées contre son laboratoire. L’ANSM et l’OMS avaient tenté d’éteindre l’incendie en expliquant ne pas avoir observé d’effets indésirables graves liés au vaccin mais la défiance des Français n’a pas faibli.
Le dépistage
C’est dans ce contexte que le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sera généralisé en 2018. C’est le premier objectif du 4e rapport au président de la République remis en février. Un frottis cervico-utérin tous les trois ans chez les femmes entre 25 et 65 ans est en effet considéré comme le plus efficace pour réduire le taux d’incidence et de mortalité de ce cancer.
Sources : franceinfo: – The Journal of Infectious Diseases – INCa